Première nuit...

Cannovar resta un instant interdit. Le bras levé, il resta immobile. La bête le regardait étrangement. Elle attendait qu'il fasse quelque chose. Elle avait comprit que le général était préparé à donner un signal. Cannovar baissa le bras, doucement. Ce loup-garou le toisait ; le général avait l'impression que la bête le regardait de haut. Il se sentait faible face à cette bête dont émanait une puissance naturelle. Il désigna la créature du doigt en silence. Les arc se bandèrent à l'unisson et toutes les flèches se pointèrent vers la bête. Pourtant elle ne semblait pas avoir peur, son regard noir ne se séparait pas de celui du général.
" Rangez vos armes" cria celui ci.
Personne ne réagit. Cannovar saisit l'arc d'un homme à coté de lui et l'envoya au sol. Le bois se brisa légèrement.
" Vos armes ! "
Cette fois les épées se baissèrent, ainsi que les arcs ; mais c'était dans la méfiance et la crainte. La créature ne lâchait toujours pas Cannovar des yeux. Le général ôta doucement son casque. Il le tendit à un des capitaines. Le loup-garou poussa alors un rugissement glaçant. Cannovar comprit les intentions de la bête. Ce n'était autre qu'une provocation. Elle se tenait là, devant plus de deux cent cavaliers et elle gardait tout son courage et son arrogance à l'égard du général. Cannovar n'aurait jamais crut que cette bête pouvait avoir un tel coté... humain. Il se laissa glisser de son cheval et dégaina son épée pour l'enfonçer profondément dans le sol. Puis il ôta ses gants en cuir. Et prit une autre paire qui était accrochée à la selle. C'était la dernière pièce de son armure, des gants renforcés avec des plaques métalliques, qui respectaient les articulations de ses doigts, et par endroits le cuir était doublé. Il s'avança vers la bête calmement, cachant tout son mépris pour elle et sa peur. Il allait la tuer sans problème, ce serait fatigant mais pas trop dangereux. Il devait juste éviter de se faire toucher la tête par des griffes ou des crocs. La bête était fine mais laissait paraitre une musculature puissante. Le général ne fit pas attention aux appels de ses capitaines qui n'osaient pas approcher. Cannovar arriva devant la bête. Les poings serrés. La créature était à quatre pattes. Mais celle ci se redressa sur ses pattes postérieures. Cannovar devint pâle en voyant la vraie taille de la bête : elle faisait presque une tête de plus que lui. Depuis plusieurs dizaines d'années, il n'avait pas vu un seul homme plus grand que lui, et le voilà devant une bête qui le dépassait largement. Tous deux restèrent figés un instant. Jusqu'au moment ou la créature se lécha instinctivement les babines. Cannovar se jeta alors sur le coté, esquivant de justesse un coup de patte au visage. La créature fut aussitôt sur lui. Le général roula sur le coté et se plaça sur les genoux. La bête était rapide, forte, sans peur et remplie de haine, Cannovar commençait à douter de l'issue du combat. Le loup-garou attaqua et Cannovar se baissa rapidement, se releva en envoyant son poing dans le museau de la créature. Le coup ne fut pas très puissant, Le général n'était pas encore chaud et son armure l'avait ralentit lorsqu'il se relevait. Il remercia quand même intérieurement toutes ces années d'exercices physiques pour accroitre ses capacités avec une armure sur le dos. Le loup-garou s'éloigna un peu et se remit à quatre pattes. Elle tourna autour du général avec lenteur. Cannovar sentait la peur arriver avec toujours plus de puissance. Il constatait que la bête avait autant de chance que lui de gagner. Cette fois ci Le général se rua sur la bête. Il l'attrapa à la taille et la souleva. Il ne crut pas y arriver, la bête était beaucoup plus lourde qu'elle n'y paraissait. Le général réfléchissait en même temps qu'il envoyait la bête au sol. Cela ne servait à rien, Cannovar l'avait à peine envoyé à un mètre. C'était juste une courte diversion qui lui permettait d'établir une sorte de stratégie. Le loup-garou se redressa une nouvelle fois. Cannovar pu l'étudier une nouvelle fois. L'idée lui apparut alors, La bête lui sauta dessus. Elle tomba lourdement, mais ne l'attaqua pas ensuite. sa tête était à coté de celle de Cannovar.
"On va voir à quel point tu ressembles à un homme" lui chuchota Le général.
La bête ne réagit pas. Elle gardait ses yeux écarquillés et son souffle saccadé. Cannovar la poussa sur le coté avec difficulté. Il se releva doucement sans lâcher les testicules de la créature. Puis il commença à marcher, maintenant dans sa grosse main les parties qui donnaient au loup-garou tous ses attributs masculins. Il la traina ainsi au sol. Elle cherchait à s'agripper, à planter ses griffes dans la terre. Mais le général ne céda pas et continua à la balader. Lorsque la créature ne semblait plus avoir de force, il s'arrêta. il se pencha à l'oreille de la bête:
"Va prévenir les tiens que j'arrive, je vais venir et vous tuer tous jusqu'au dernier. Vous pourrez fuir mais nous sommes plus rapides que vous. Maintenant va !"
Cannovar laissa au sol la créature, et retourna à son armée. Lorsqu'il revint il fut applaudit sans qu'il y prête attention. Il demanda à un capitaine de donner l'ordre de monter le campement...
Le soir était tombé peu de temps après le combat avec le loup-garou. Cannovar avait vu sa tante montée en première. Elle était grande et on avait disposé dedans deux matelas avec des draps et un braséro. Le général en fut réjoui, car l'hiver approchait et les nuits étaient très fraiches. Il regarda son lit. Normalement un soldat devait dormir à même le sol sans aucune couette. Il était heureux de posséder un tel grade. Il demanda à deux hommes d'aller chercher dix des ses vétérans pour surveiller sa tante. Il retourna à l'intérieur et ôta son armure. Il s'allongea dans le lit, l'épée sur le coté...

Cela faisait déjà un jour qu'ils marchaient dans les plaines en direction de Hauru. Le paysage était répétitif et lassant. Cassandra aurait tellement voulu faire ce voyage en suivant une rivière ! Elle se sentait desséchée, l'eau était vitale même si cela n'était qu'une impression. Elle marcha encore et encore avec sa meute jusqu'à ce qu'ils s'arrêtent tout d'un coup. Ils levaient tous la tête et remuaient leurs truffes. Cassandra marcha encore quelques pas avant de s'apercevoir que sa meute avait détecté quelque chose, sûrement un ennemi. Cassandra dégaina le poignard d'argent de son frère. La louve s'approcha discrètement vers elle et lui dit :
"Ils sont nombreux, ils doivent être tellement nombreux que cette fois-ci nous ne pourrons pas utiliser la force. Il faut utiliser la ruse. Or tu est la plus rusée d'entre nous. Les autres m'ont demandé d'aller te voir pour savoir si tu n'avais pas une solution contre nos ennemis.
Cassandra fut étonnée par les paroles de la louve aux intonations monotones et au ton désolé.
-Dis leur d'envoyer le plus fort d'entre eux, qu'il y aille seul et qu'il joue la comédie aux ennemis, qu'il se fasse paraitre gentil et inoffensif. Pendant ce temps, nous en profiterons pour prendre de l'avance sur les troupes de nos ennemis. Il est probable que ce loup-garou qui se sera sacrifié ne revienne pas. Mais au moins il mourra dignement. "
La louve repartit la tête basse. Elle ne semblait pas approuver le choix de Cassandra, mais c'était l'un des meilleur moyen pour sauver la meute et prendre de l'avance sur eux.
Quelques minutes plus tard, l'un d'entre eux se désigna et partit se lancer dans la foule de guerriers sans espoir de survie. La meute continua sa marche rapide vers Hauru, en se séparant d'un de leur membre. Cassandra les laissa partir devant et observa une partie de la bataille. Hélas pour lui, cela tourna mal et le chef promit de s'attaquer au loups-garou dans les jours qui viendraient. La haine monta dans le cœur de Cassandra, mais elle ne resta pas plus longtemps ici et rejoignit sa meute. Ils devaient se dépêcher si ils ne voulaient pas subir le pire.

Cannovar accéléra l'allure de sa monture. C'était une énorme jument tout à l'image de son cavalier: grande, musclée, et avec un énergie qui paraissait illimitée. Elle était entièrement noire. Ses sabots étaient beaucoup plus larges que ceux des chevaux de course ou de cavalerie; ils semblaient d'avantage à ceux des chevaux de traits, mais le sien était d'une race différente. C'était un bâtard dont Cannovar ignorait les origines. Il était adapté pour lui: peu rapide sur les courtes distances car la jument ne prenait que progressivement de la vitesse, mais lorsqu'elle avait son rythme maximum, il devenait très dur de l'arrêter. La jument avait également une endurance et une grande résistance. Toutefois, le meilleur avantage de cette animal était qu'il pouvait porter le général sans perdre ses capacités. Cannovar s'approchait à grande vitesse de l'éclaireur qui dévalait la pente. Les deux hommes stoppèrent leur monture presque simultanément. L'éclaireur salua rapidement le général. Il laissa paraitre une sorte de joie sadique :
"Général les créatures sont localisées" déclara le soldat.
Il se dévissa sur sa selle et désigna du doigt la colline qu'il venait de descendre:
"Juste derrière, là. Ils sont à nous on va les écraser ! "
Cannovar congédia le soldat qui regagna les rangs. Le général commença l’ascension de la colline en pente douce. Le grand guerrier regarda le sommet qu’il approchait rapidement. C’était, comme une barrière, une porte avant le massacre. Et il allait bientôt la franchir…
Lorsque le général se tint enfin sur le sommet de la colline, il put voir la meute progresser vers l’est. Il fut déçu d’en voir si peu. A peine une centaine… Ils avaient put se séparer. Des hurlement retentirent dans la masse noire. Bientôt elle n’avança plus. Cannovar avait l’impression que tout les regards de ces bêtes impures étaient tournés vers lui. Il dégaina son épée et l’agita en l’air. Il poussa expulsa tout l’air dans ses poumon en un cri sauvage. Bientôt ses capitaines arrivèrent à ses cotés . Cannovar sauta au sol, accompagné de ses hommes. Le général posa un genou à terre. Il dessina rapidement un rapide schéma sur le sol avec son épée.
"Je veux un combat direct, pas d’archers. On fonce et on les détruits ! Il y aura cinquante hommes sur les flancs nord et sud, commença Cannovar en présentant le dessin. Ils attaqueront après la première charge au centre. Je mènerait cette charge avec les cent autres hommes. Une première ligne de quarante soldats en un V à l’envers sur cent mètres. Pas de lance pour la première ligne, que des haches et des épées longues. La seconde et dernière ligne devrait achever les créatures qui passeront la première ligne. J’aimerai ne faire qu’une seule charge. Gardez quelques survivants, nos scientifiques veulent en étudier quelques uns.
Cannovar termina sa phrase en remontant sur sa monture. Les loups-garou s’étaient regroupés en un seul point. Ce serait encore plus facile. Le général regarda ses hommes se placer sur les cotés de la meute, à une distance raisonnable pour ne pas inciter les loups-garou à les attaquer. Cannovar leva son épée et cria une de nouveau. Cette fois les deux cent cavaliers l’accompagnèrent. Puis sa monture partit au galop …

Sa meute avançait à pas rapide dans les plaines. Pendant se temps, Cassandra courait du plus vite qu'elle pouvait pour rejoindre les loups-garous et les prévenir de l'attaque imminente des ennemis. Elle courait à travers les plaines pieds nus face au vent, ses cheveux virevoltait au gré des courants d'air, reflétant la lumière de la lune blanche.
Après quelques minutes de course, elle aperçu au loin sa meute. Etrangement, ils étaient tous resserrés sur eux mêmes, comme s'ils se méfiaient de quelque chose. Peut-être d'elle pensa Cassandra. Non, il n'étaient pas tournés dans sa direction. Ils regardaient vers la droite. Cassandra suivit le regard de ses confrères et vit une petite colline ou se trouvait des soldats. Il restaient encore quelques mètres avant qu'elle n'arrive à la hauteur des loups-garou. Elle était à égale distance de ses ennemis. Si elle voulait arriver avant eux, il fallait qu'elle parte maintenant. Elle serra les poings et couru le plus vite qu'elle pu, déjà épuisée par sa première course. Ses ennemis commencèrent à charger, ils étaient à cheval et allaient nettement plus vite qu'elle. Elle savait qu'elle avait peu de chance de survivre au combat mais elle tenait à sa meute et était prête à se sacrifier. Elle sortit le poignard d'argent de son frère et se lança dans la foule. Elle évita de nombreux soldat par sa vitesse. Mais elle heurta un homme plutôt robuste. Elle tomba au sol, un peu sonnée par le choc, mais reprit vite ses esprits. L'homme s'approcha d'elle en tenant son épée à la main. Par chance, elle arriva à éviter les coups de celui-ci. Elle allait planter son poignard dans le torse de celui-ci quand un autre soldat lui attrapa le bras et la menaça de l'autre avec son épée. Cassandra essaya de se débattre mais rien n'y faisait, l'homme était bien plus fort qu'elle. Elle laissa tomber son poignard et détendit tout son corps. Elle n'avait aucune chance de vivre. C'était la fin pour elle. Elle tourna la tête vers la louve et laissa couler quelques larmes sur ses joues roses. Un homme grand avec une armure passa sur son cheval. il fit un geste au soldat, puis repartit à la charge. Cassandra le reconnu immédiatement ; c'était le meurtrier de son père adoptif. Encore une fois, elle tenta de se défendre, mais le soldat lui ligota les main et l'emmena hors du champ de bataille. Elle se demanda pendant quelques instants pourquoi le soldat ne l'avait pas tué sur le moment. Mais elle savait qu'elle devait rester muette et se faire passer pour illettrée, alors qu'en réalité elle comprenait très bien leur langue. Le soldat arriva dans une sorte de campement, et attacha Cassandra à un petit poteau où les chevaux étaient attachés habituellement. Sans son poignard elle ne pouvait pas se libérer. Le soldat quitta les lieux et repartit au combat. Elle baissa la tête et laissa couler à flot ses larmes. Elle marmonna alors :
"Pardonne moi frère...j'ai échouée. "

Cannovar tranchait et déchirait en tous sens. Pourtant il gardait une totale maitrise de soi. Il résistait à l'appel des émotions. Il restait presque serein dans ce massacre complet. C'était comme une tâche banale qu'il avait à accomplir. Le grand général ne prenait aucun plaisir à tuer ainsi, seul l'accomplissement de son devoir importait. Il se sentait fier de lui. Il ne s'était pas fait touché une seule foi. Sa jument traversait la meute sans s'arrêter, beaucoup de loups-garous se faisant violemment éjecter contre la puissance de l'impact avec le buste du cheval. D'autres se faisaient piétiner sans que la jument n'y prête attention. Elle avait comprit l'ordre: foncer sans s'arrêter. Le général exécutait tout simplement de grands mouvements circulaires de chaque coté. Il s'arrêta juste une fois, lorsqu'il repéra deux hommes tenant un jeune femme. Le grand général se dirigea vers les deux soldat qui avaient dû perdre leur monture, comme beaucoup des guerriers qui se battaient désormais. Un loup-garou passa entre deux soldat et se rua sur le général. Cannovar se pencha sur sa selle et envoya le plat de son épée dans le museau de la bête. La créature fut soulevée du sol et retomba lourdement un mètre plus loin. Quatre soldats se ruèrent sur elle et la couvrirent de coups. Cannovar n'aimait pas cette façon de combattre. Les soldats méprisaient les loup-garous, ce qui pouvait être compréhensible, mais ils utilisaient cette haine pour combattre. Ainsi, au lieu d'achever cette louve, il la perforaient à plusieurs reprises à des points sensibles mais pas vitaux. L'animal mourait rapidement mais dans une douleur immense. Il approcha sa monture des hommes qui tenaient la jeune femme. Elle semblait calme, pourtant, lorsqu'il se plaça devant elle, elle se commença à se débattre. Le général n'y prêta pas attention et montra le campement aux deux hommes qui tenaient la jeune femme. Puis Cannovar repartit dans le massacre alors que les deux soldats emmenait la jeune femme. La monture du général avait perdu son élan, et Cannovar opta pour une posture mieux adaptée à des combats plus défensifs. Sans sa vitesse il devenait plus facile à attaquer. Le général attendait maintenant qu'une des bêtes l'attaque, et il découpait la main d'un agresseur puis décapitait son possesseur. Des hommes s'étaient regroupés autour de lui. Mais les loups-garou encore vivants se focalisaient sur le général. Cannovar prit peur pour sa monture et sauta de selle. Un fois au sol il envoya une grosse claque dans le postérieur de l'animal. La jument hennit avant de partir au galop vers le campement. Le général se concentra sur les bêtes, de moins en moins nombreuses. Des cris très proches retentirent dans le dos du général. Cannovar pivota rapidement. Une louve venait de sauter à la gorge d'un soldat. Elle referma ses crocs sur le coup non protégé du pauvre. Un geyser de sang éclaboussa des alentours. L'animal retomba agilement au sol et se précipita vers le général. Un flèche vint se planter dans la hanche gauche de la bête. Elle semblait s'effondrer mais se releva en titubant. Elle avançait toujours vers l'énorme métamorphe. Elle dégageait une puissance mystérieuse, presque mystique. Elle tomba, ses jambes ne semblaient plus vouloir lui répondre. Elle réussit pourtant à se redresser sur ses pattes avant. Cannovar s'attendait à la voir se trainer jusqu'à lui pour le mordre tellement elle semblait le haïr. La louve dévoilait toutes ses dents avec un grognement sourd. Même blessée elle faisait peur. Le général pensa soudainement à son roi. Nyrme se serait sens doute mit à quatre pattes devant la louve et aurait dévoilé ses canines en poussant des grognements tout aussi animaux que ceux de la louve. Cannovar l'avait déjà vu faire avec un tigre blanc. Sauf que le tigre n'était pas blessé et était trois fois plus gros que la louve. Le roi s'était enfermé dans une cage, avec l'énorme félin, gardant l'unique clef avec lui. La bête lui avait tournée autour pendant de longs moments, l'avait même attaqué à plusieurs reprises et pourtant Nyrme avait réussit à la caresser à la fin. C'était comme deux bêtes prédatrices qui se faisaient un câlin. Bien sur le roi était ressortit de la cage avec un bras presque invalide et le torse recouvert de griffures. Nyrme avait guérit très vite comme tous vampires puis avait gardé le félin comme animal de compagnie. L'énorme tigre sauvage était devenu un gros chat apprivoisé. Cannovar conservait ce moment en mémoire comme un modèle. L'homme qui dompte l'animal. Le général voulait faire de même. La raison de cette envie était étrange. Mais Cannovar ressentait le besoin d'essayer de communiquer avec la louve par le contact appréciable de la caresse. Toucher son pelage doux. Il se posa à genoux devant l'animal qui le fixait d'un regard cruel, plein de haine et de colère. C'était un regard particulièrement humain, qui fit frissonner le général. Il y avait chez la louve des sentiments et des émotions, Cannovar en était sûr. Le général sentit une immense pitié pour l'animal. Il fallait l'achever rapidement avant pour qu'elle ne meurt pas suite à plusieurs jours sans boire et manger au milieu d'un champ de bataille. Les soldats qui n'achevaient pas les derniers loups-garous se regroupèrent autour du général, mais gardèrent un certaine distance devant la louve qui paraissait très dangereuse malgré sa blessure. Cannovar enleva son gants renforcé, laissant sa main à l'air libre. Il enleva également son casque. Le général planta ses yeux bleus dans ceux de la louve qui étaient de la même couleur. Sans le savoir, il présenta sa main à l'animal qui montrait toujours les crocs. Le temps sembla s'arrêter. Cannovar ne réfléchissait plus, il restait seulement concentré sur l'avancée de sa main vers la tête de l'animal. La louve gardait son air féroce. Elle allait sans doute dévorer ses doigts, ou elle gardait de la force pour lui sauter dessus quand il serai plus près. Mais Cannovar continua d'approcher sa main du museau de la louve. L'archer qui avait tiré la première flèche en encocha une seconde.
"Ne tirez pas ! " ordonna le général.
La louve le fixait toujours, elle semblait lire dans son esprit. Sa main touchait presque la louve qui se mit à grogner plus fort. Elle ouvrit la gueule. Le trait vola dans les airs vers la tête de l'animal...
Cannovar vit quelques gouttes de sang gicler. La chaire était profondément percée, la pointe ressortait même de l'autre coté ainsi qu'une partie du corps de la flèche. Le général s'était entendu crier "Non !" avant de protéger la louve de son énorme bras. Le trait lui avait transpercée la main. Cannovar tourna la tête vers l'archer. L'homme perçut tout de suite la colère qui émanait de l'énorme guerrier. Deux hommes attrapèrent l'archer et le forcèrent à se mettre à genoux.
"Clouez le à un poteau jusqu'à ce que je m'occupe de lui, déclara le général d'une voie glaciale. Cannovar reporta son attention sur la louve. Elle ne l'avait toujours pas mordu. Elle renifla le léger filet de ce liquide pourpre qui s'écoulait doucement dans l'herbe. Ce liquide si précieux qui venait de couler pour sa vie. Le général regarda les grands yeux bleus de l'animal qui le fixait de nouveau. La fureur semblait s'être effacée, disparue. Cannovar était tout de même soulagé que se soit sa main gauche qui était blessée, il était droitier et si il n'avait plus la possibilité de tenir une épée il serait très embêté. Il plaça sa main valide à la place de l'autre. Elle examina le membre du général avec attention avant de replanter ses yeux dans ceux du métamorphe. Cela était déconcertant. La louve semblait ne pas faire réellement attention à la main du général mais à tout moment elle pouvait la lui arracher. Cannovar posa sa main entre les oreilles de la louve... Sa main ne se fit pas hacher. L'animal n'avait presque pas réagit...



Cannovar traversa le campement s'éloignant des hurlements et des cris de douleur.
Il arriva bientôt là ou les chevaux se reposaient. Des poteaux étaient installés pour attacher les bêtes pendant la nuit. Cannovar contourna plusieurs animaux avant de se planter devant un poteau où était attaché la jeune femme que le général avait croisé pendant le champ de bataille. Le général étudia la jeune femme. Elle était assez jolie. Soudain il se l'imagina nue, livrée à lui. Cannovar essaya de calmer ses désirs. Cela faisait plus d'une semaine qu'il n'avait pas invité une femme dans son lit, trop occupé par la préparation de cette bataille. L'immense général détourna le regard des courbes bien décrite par la tenue portée par l'inconnue. Cannovar la contourna et commença à défaire les liens qui retenait la jeune femme au poteaux en bois.
"On ma dit que tu ne parlait pas beaucoup, mais tu va devoir t'exprimer d'une manière ou d'une autre, commença Cannovar. Tu te trouvais parmi les loups-garous et tu ne t'es pas faite manger. J'en ai déduit que tu était de leur coté, ou un truc comme ça. Puis je me suis dis que si tu ne parlais pas du tout, cela devait venir du fait que tu a vécu sans doute très longtemps chez eux, et puisque tu sembles jeune tu dois avoir été élevée par eux depuis ta naissance. "
Cannovar regarda la jeune femme, cherchant chez elle un signe de compréhension. Elle semblait l'ignorer. Elle le comprenait donc, si elle ne comprenait ce qu'il disait elle se serai tournée vers lui en essayant de capter quelques mots, mais ce n'était pas ce qu'elle faisait. Il termina de détacher le dernier nœud, libérant la jeune femme.
"Je te déconseille de t'enfuir ou je laisserai mes hommes faire se qu'il veulent de toi. "
Cannovar fit mine de s'éloigner. Mais il se retourna après quelques pas.
"J'ai sauvé une louve aujourd'hui, poils blanc, de grands yeux bleus, je l'ai même caressée. Je me suis fait trouer la main pour la sauver. Mais là elle ne veut plus que je l'approche. Elle est blessée à sa hanche gauche, et elle du mal à se déplacer, pourtant elle m'a tué un médecin... Il faut la soigner ; la blessure est profonde et pourrait rapidement s'infecter. Si quelqu'un pouvait l'aider ce serai bien et il me reste un médecin, elle s'en sortirait surement si elle se laissait faire. Enfin je dis ça je dis rien... "
Cannovar sortit le poignard qu'on avait confisqué à la jeune inconnue.
"Il va falloir que tu me parles, on ne manie pas un couteau quand on est élevée par des bêtes. J'ai un de mes hommes qui à voulut s'enfuir, je te laisse voir la louve si tu le tue.
Cannovar donna le poignard à la jeune femme. Il se sentit tout de suite moins tranquille. Il était en simple veste avec un pantalon ample. Le poignard pouvait facile le transpercer et la lame était assez grande pour toucher des organes vitaux. Il prit le poignet de la jeune fille du bras d'où elle tenait le couteau. Il l'emmena à travers le campement jusqu'à un homme cloué par les mains à un grand poteau. A ses coté était fixé un deuxième homme. Cannovar le montra du doigt:
"C'est lui que tu vas devoir combattre. Mais pas tout de suite il y a quelqu'un d'autre à punir. "
Le général termina sa phrase en regardant l'archer, cloué à son poteau.
"Décrochez le" ordonna Cannovar.
Deux hommes se lancèrent dans la dure tâche de de détacher ces gros clous métalliques. Cela se termina dans les cris de l'archer condamné. Cannovar enleva sa veste et sa chemise. Se mettant torse nu. Il y avait deux raison à cela: le général ne voulait pas mettre de tache de sang sur sa veste et sa chemise neuves, alors que le pantalon était vieux. Mais il voulait aussi voir la peur chez l'homme qui pouvait voir désormais sa supériorité musculaire évidente. Les bras de Cannovar devaient être plus gros que les cuisses de l'archer... L'homme regarda le général avec effroi.
"Qu'on lui donne un bâton" cria Cannovar.
On lança une arme au pied de l'archer. Le général allait l'humilier et le tuer. Il n'aimait pas cette façon de faire, mais cet homme attisait en lui un feu brulant sa bonne humeur et sa joie. L'homme fonça avec le bâton dans les mains. Il frappa de toutes ses forces et l'arme vint s'exploser sur l'épaule du métamorphe. Cannovar sentit une immense douleur le submerger dans son bras. Mais il fit mine de ne rien sentir. L'archer en devint encore plus paniqué il n'avait pas d'arme et se trouvait face à un monstrueux tas de muscles qui ne craignait pas la douleur, enfin...c'était ce qu'il croyait. Cannovar fit un pas en avant et envoya un crochet dans le menton de son adversaire. L'archer fut soulevé du sol et retomba plus d'un mètre plus loin. Cannovar se rua sur lui. A peine le temps de se relever que le général était sur lui. Il le releva et lui mit immédiatement un coup de point dans l'estomac. L'archer tomba à genoux, ne pouvant crier à cause d'une douleur trop présente. Cannovar le souleva et le lança plus loin. Le général était encore une fois sur lui avant qu'il ne puisse faire quoi que ce soit. L'énorme métamorphe remit debout l'archer. Il s'éloigna un peu. L'homme chancela sur ses pieds. Il fit mine de s'écrouler. Cannovar le remit droit et reprit un pas d'écart. Il prépara son point fermé en arrière. Puis quand il sentit que toute sa rage était comprimée dans sa main, il la projeta dans la figure de l'archer. Son adversaire fut propulsé contre les soldat qui s'étaient regroupé pour voir la sentence. Il furent presque six à tomber. Cannovar se précipita sur l'archer et le relança au milieu du cercle formé par ses hommes. L'archer ne bougeait presque plus. Le général disparu alors dans la foule. Puis il réapparu avec des bagues dans la main. L'archer se relevait péniblement, alors que Cannovar enfilait tranquillement une bague par doigt, sur sa main droite. Il jouait le rôle de l'homme tranquille bien sure. Il n'était pas du tout à l'aise. Il torturait un homme il avait mal à sa main gauche et à son épaule droite. Il se maudissait en même temps qu'il mettait un coup au pauvre homme. Mais il s'y sentait obligé pour soulager sa colère. Il se rapprocha de l'homme qui se mettait péniblement debout. Il lui envoya son poing décoré de bagues dans le visage. La pommette éclata, la peau fut déchirée au contact les bijoux et la mâchoire se brisa dans un craquement que tout le monde pu entendre. L'archer retomba lourdement au sol. Cannovar se plaça à coté de lui. Il ne bougeait plus. Mais le général remarqua qu'il pleurait.
"Désolé, murmura le général. Mais il fallait y penser avant."
Cannovar attrapa sa jambe droite et frappa le genou dans le sens inverse des articulations. Les os se cassèrent sous l'impact. Cette fois le pauvre homme cria. Cannovar exécuta la même sentence pour l'autre genou ainsi que les deux coudes. Les cris ne s'arrêtèrent qu'une fois que le général frappa de toutes ses forces le torse de l'archer. Il sentit les cottes se briser en morceaux sous son poing. Cannovar écrasa toute la cage-thoracique. Le général se releva, un peu fatigué. Il se sentait soulagé. Il se dirigea vers la jeune inconnue.
"A toi !"
Il poussa la jeune femme au milieu du cercle en se nettoyant son visage éclaboussé de sang. le second homme fut détaché et on lui remit une épée...

Cassandra fut poussée violemment dans le cercle des guerriers. Face à elle se tenait un homme au visage tordu de douleur et dont le sang coulait abondamment de ses mains. Elle fut heureuse de voir comment le capitaine traitait ses soldats. Mais dorénavant c'était à elle de se débrouiller face à cet homme. En y réfléchissant, Cassandra n'avait aucune chance de s'en sortir vivante face à un soldat, même si celui-ci était blessé ; elle ne pouvait pas compter sur le capitaine qui ne viendrait surement pas la sauver. Elle était seule devant cet homme et ne savait que faire. D'un côté elle le haïssait mais de l'autre elle ne voulait pas lui faire de mal. Cassandra n'avait jamais été une bonne combattante, elle appréciait seulement de voir les autres tuer. Elle réalisa à quel point son comportement était puéril. L'homme se lança sur elle. Evidemment, Cassandra ne fit que rester sur ses gardes et ne comptait pas l'attaquer. Elle évitait les attaques violentes mais imprécises du soldat. Cela la fatiguait beaucoup car elle devait être à la fois rapide et agile dans son corps.
Très vite, les deux combattants furent épuisés, et s'arrêtèrent face à face, se lançant un regard de défi. Tous les soldats autour d'eux criaient sans que Cassandra ne puisse percevoir ce qu'ils disaient. Et puis, tout cela lui importait peu, elle voulait seulement survivre et quitter ce lieu maudit avec sa mère la louve.
Derrière tous les autres soldats, Cassandra pouvait apercevoir le grand général à la musculature plus qu'étonnante. Il regardait le combat d'un air exaspéré. Son adversaire reprit son souffle et attaqua Cassandra de plus belle. Mais cette fois-ci, elle fut distraite et l'homme enfonça son épée dans le flanc gauche de la jeune fille, l'épée traversait entièrement son corps. Elle s'effondra au sol, les mains sur sa blessure pour empêcher le sang de couler. Elle avait affreusement mal, mais sa détermination était plus forte. Elle devait sortir la louve d'ici. L'homme se rapprocha de Cassandra pour en terminer avec elle. Il tendit son épée vers sa gorge, il allait frapper lorsque Cassandra pris de la terre au sol et lui envoya dans les yeux. L'homme recula aussitôt, les mains sur ses yeux. Cassandra en profita pour se relever difficilement. Elle était à deux doigt de perdre connaissance. L'homme était toujours devant elle, aveuglé par la terre sèche. Cassandra avança avec difficulté, sa blessure la lançait à chaque mouvement. Elle leva son bras gauche dans lequel elle tenait le poignard et le planta au niveau du cœur du soldat. L'homme poussa un cri de douleur et s'écroula au sol, entrainant avec lui Cassandra. L'homme était encore en vie mais sa fin était proche. Cassandra n'aimait pas le voir souffrir et lui planta encore une fois son poignard dans le corps moribond afin que celui-ci meure au plus vite. Le cri de l'homme submergea encore les alentours. La métamorphe marmonna dans une langue étrangère au soldat quelques paroles, que lui avait apprises son frère pour que le défunt repose en paix. Des paroles mortuaires. Cassandra concentra sa dernière énergie pour se relever. Un énorme silence traversa les oreilles de la métamorphe. Quelques minutes plus tard, un soldat cria une phrase incompréhensible pour Cassandra, et en quelques secondes, toute la foule de soldats se rabattit sur elle. Ils voulaient la tuer!
Elle n'avait qu'un seul moyen de se sortir de là si elle voulait survivre. Elle devait prendre l'apparence de l'un d'eux. Malgré la fatigue, elle arriva tout de même à se métamorphoser et se glissa entre les soldats puis finit par sortir de la foule d'hommes enragés. Face à elle se trouvait maintenant le générale, imposante masse autoritaire. Elle arriva à sa hauteur, jusqu'à ses côtés. Elle lâcha le poignard qui se planta dans le sol aux pieds du capitaine et se laissa tomber à genoux. Elle se remémora alors les instants de torture que le soldat avait dû endurer. C'était une vision atroce qui lui traversait l'esprit et elle n'arrivait pas à s'en défaire. Cela la perturbait tellement qu'elle ne contrôlait même plus sa métamorphose et ne cessait de passer de son corps à celui du soldat. Le général la regardait étrangement. Elle arrêta soudain sa métamorphose sur un petit garçon au cheveux violet. Des larmes coulèrent sur les joues de celui-ci. Toujours sans pourvoir se contrôler, elle dit alors les paroles suivantes :
"Pardonne moi Cassy'. Prend mon poignard et fais en bonne usage. Tu me manqueras Cassy'. "
Cassandra repassa finalement à sa forme habituelle et ajouta :
"Pardonne moi mon frère de t'avoir déçu, je ne le voulait pas. "
Cassandra laissa encore une fois couler ses larmes sur ses joue et se laissa tomber au sol avec sa blessure dont le sang coulait abondamment. Elle perdit connaissance...

Cannovar regarda le combat avec déception. Il était déçu par le comportement de la jeune femme. Il s’attendait à ce qu’elle se batte comme une furie. Mais elle utilisait sa rapidité et son agilité pour éviter les coups. Le grand général espéra tout le long du combat voir la jeune inconnue se réveiller et commencer à attaquer. Ce ne fut pas le cas. Mais si il y avait une chose avait réellement déçu le général, c’était son propre comportement. Il avait envoyée cette pauvre fille face à un homme mieux armée qu’elle, plus fort, et plus endurant. Il avait honte de son comportement. Il venait de torturer un homme avant de le tuer et maintenant il envoyait une jeune femme au milieux d’un cercle de soldats qui étaient prêts à lui sauter dessus. Et elle allait sans doute mourir par sa faute. Il ne pouvait la sortir du combat, ce serait un réel manque de crédibilité au près de ses soldats. Le grand métamorphe regarda, immobile, le dénouement du duel. La lame transperça la hanche de la jeune femme. Cannovar sentit son estomac se nouer. Il avait espéré tout le long du combat que l’inconnue puisse gagner. Maintenant tout était perdu. Le général s’éloigna. Il s’arrêta lorsqu’il entendit une forte agitation dans son dos. Il se retourna pour découvrir tous les soldats se jeter au centre du cercle désormais rompu. Voilà…la jeune inconnue allait être violée par plus d’un vingtaine d’hommes avant de mourir lorsque tout son sang se serait écoulé. C’était une misérable fin, et cela était de sa faute. Il regarda sans bouger la masse vivante que formaient ces soldats. Etrangement il n’entendit aucun cri de la part de l’inconnue. Pourtant elle ne devait pas vivre un agréable moment. Soudain, un soldat sembla se dégager des autres, sortant à quatre pattes de la cohue. Le soldat se transforma alors en l’inconnue blessée. L'évidence sauta aux yeux du général, elle était une métamorphe, tout comme lui. Cannovar se sentit soudainement beaucoup plus proche de la jeune femme. Il y avait une sorte de similitude dans leurs gênes. Le général alla à sa rencontre, mais elle ne sembla pas l'avoir remarqué. Elle était à genoux et pleurait. Cannovar étudia sa blessure, elle était sérieusement profonde et beaucoup de sang s'écoulait. Le jeune inconnue prononça des phrases que le grand général ne comprit pas, puis elle s'effondra. Cannovar jeta un regard sur les soldats qui cherchaient, dans le tumulte, la jeune femme. Le métamorphe attrapa l'inconnue et l'éloigna rapidement. Il la déposa dans sa tente. Il dut pour cela traverser le campement en restant discret. Ce ne fut pas une tâche facile. Le général n'avait pas une carrure qui passait inaperçue. Il croisa deux soldats qui ne posèrent pas de question en voyant le visage de Cannovar. Une fois arrivé, il la déposa sur son lit. Il devait s'occuper de la blessure de la jeune femme pour qu'elle puisse survivre. Il récupéra des bandages dans un sac au coin de la tente. Il souleva délicatement le haut de la tenue, prit les bandages et commença à les placer autour de la hanche de l'inconnue. Il la soulevait sans problème, elle était très légère. Ses doigts tremblèrent à chaque fois qu'il la touchait. Il dut détourner le regard pour finir de mettre les bandage sans sauter sur elle.
Lorsqu'il termina, il était en sueur, pourtant l'effort physique à fournir était très faible. La nuit commençait déjà à être très avancée, et la température était très basse. Le froid entrait rapidement dans la tente. Cannovar n'avait pas demandé à faire un braséro. Et il ne pouvait pas demander maintenant, sinon on viendrait s'agglutiner autour de sa tente attendant le premier pas de la jeune femme dehors. Il se devait de rester "discret". Il tira les couettes jusqu'aux épaules de l'inconnue. Il s'assit à coté, l'épée sur les genoux. Il resta presque une heure ainsi. Puis le froid commença à agresser sa peau et ses membres engourdis. Il pensa à la louve qu'on avait accrochée dehors. Mais il ne soucia pas de savoir si elle avait froid, elle avait une fourrure elle ! Bientôt Cannovar eut trop froid pour rester ainsi. Il n'avait rien pour se tenir chaud, pas un manteau. Cannovar regarda avec envie les couettes sans doute déjà réchauffées par la chaleur corporelle de la jeune femme. Un conflit se déroulait dans son esprit, il ne voulait pas se glisser à coté de la même jeune inconnue par respect, mais ne voulait pas non plus mourir de froid...enfin il n'allait pas mourir, mais juste passer une horrible nuit. Puis il s'élança. Avec douceur, il souleva les couettes et se glissa dessous, prenant garde à en garder assez pour la métamorphe. C'était froid, la jeune femme était froide. Son corps n'arrivait plus à se réchauffer. Cannovar poussa un soupir et tira la l'inconnue contre lui, puis il l'entoura de ses énormes bras...

Cassandra venait à l'instant de s'écrouler au sol, et la douleur était tellement forte qu'une simple inspiration lui donnait l'impression qu'on lui enfonçait encore une fois une épée dans le corps. Etrangement, elle avait perdu connaissance aux pieds du général, comme si celui-ci s'apprêtait à aider une étrangère, une ennemie. Cassandra ne pensait pas survivre à un tel combat surtout après s'être fait enfoncer l'épée dans la hanche gauche. Mais elle n'était pas encore sauvée, et elle ignorait si quelqu'un allait lui venir en aide! Cassandra était dans les vapes et pourtant, elle ressentait et entendait tout ce qu'il y avait autour d'elle. Elle sentit aussi qu'on lui touchait sa blessure. Cela lui fit atrocement mal sur le coup mais quelques minutes plus tard, elle se sentait mieux, comme si quelqu'un venait d'arrêter l'hémorragie. L'atmosphère était douce autour d'elle et de temps à autres elle sentait une personne bouger à côté d'elle. Puis un froid glacial se fit. Bientôt, elle ne sentit plus le bout de ses doigts et commença à s'inquiéter pour sa blessure. Peut-être son corps était en train de pourrir, non, impossible, elle ne serait pas encore en vie si c'était le cas. Quelques minutes plus tard, la personne qui n'avait pas bougé depuis un certain temps, sembla se déplacer dans la pièce. Un objet qui touchait son corps bougea. Qu'allait donc faire cette personne de son corps inerte ? Elle n'en savait rien mais elle sentit le corps de cette personne se coller contre elle. Cette personne avait encore plus froid qu'elle et devait surement chercher une chaleur corporelle. La personnage attrapa Cassandra dans ses bras, et la serra contre lui. Très vite Cassandra et cette personne se réchauffèrent. Cassandra se sentait bien dans ses bras, elle s'imaginait dormir au milieu des loups-garous et de leurs fourrure douce même si la personne n'était pas aussi velue, elle se sentait en sécurité à côté de lui. Bientôt, le sommeil de Cassandra disparu peu à peu. Elle ouvrit les yeux doucement. Elle trouva en face d'elle, le visage d'un homme qui lui était familier. Elle ouvrit les yeux encore un peu plus et se rendit compte que cet homme était en réalité le général. L'homme la tenait dans ses bras, et pourtant celui-ci continuait à dormir. Cassandra, étant fine, essaya de se dégager de son emprise mais après quelques essais, elle comprit que cela ne servait à rien de se débattre pour se libérer, et de toutes manières, sa blessure lui faisait trop mal pour qu'elle puisse se sortir de là. Elle décida alors d'attendre le réveil du général. Mais la fatigue la repris et elle s'endormit à nouveau. Surement quelques heures après, Cassandra réouvrit les yeux, mais cette fois-ci, le général n'était plus là. Cassandra pouvait enfin bouger librement.

Cannovar déboucha dans la tente. La transpiration coulait de son front et venait imbiber son maillot. Le grand général avait mal aux jambes et respirait bruyamment. Il mordit dans le morceau de pain qu’il avait récupéré dans la réserve. Il appréciait de remplir son ventre après son exercice matinal. Il observa l’intérieur de la tente. La jeune femme semblait reprendre lentement ses esprits. Il resta un moment silencieux et immobile à l’entrée. Regardant le dur réveil d’une blessée. Le jeune femme se mit à son tour à observer la tante. Jusqu’à ce que ses yeux se posent sur la silhouette du grand métamorphe. Le général ne prononça pas un mot s’attendant à ce que le jeune inconnue s’exprime. Mais elle ne parla pas. Cannovar resta sans bouger, à la fixer, à admirer ses atouts de femme. Son regard flirtait entre le haut et le bas, faisant des allers et retours rapides et discrets. Le silence ne le gênait pas, il se sentait à l’aise. Il se sentait même satisfait. Il avait sauvé une belle femme, en temps de guerre ce n’était pas possible tous les jours. Il s’avança doucement. Il jeta un coup d’œil au poignard de la jeune femme. Il l’avait posé dans un coin, il était peu probable qu’elle l’ai vu. Et si jamais c’était le cas, elle ne l’attraperait jamais assez rapidement pour attaquer le général. Cannovar se demandait quelles étaient les pensées de la jeune femme à son égard. Elle devait tout d’abord avoir peur de lui. Trop grand, trop large, trop musclé. Cannovar comprenait ses pensées, car c’est ce qu’il était. Il faisait peur à beaucoup d’enfants et à la plupart des hommes et des femmes. Il se sentit alors mal à l’aise, il n’appréciait pas que les gens, par sa carrure, le jugeaient comme une brute ou un abruti, et souvent les deux à la fois.
Cannovar s’assit en face de la jeune inconnue.
"Nom, prénom, ce que tu faisais avec les loups-garou, pourquoi tu t'es battu avec eux contre nous…"

Cassandra regarda tout autour d'elle dans la tente. Tout à coup, le grand général rentra dans la tente, l'air épuisé. Il s'assit.
"Nom, prénom, ce que tu faisais avec les loups-garou, pourquoi tu t'es battu avec eux contre nous…"
Sur le moment, Cassandra trouva que le général était bien stupide de demander des informations sur lesquelles elle pouvait si facilement mentir. Presque sans réfléchir, elle répondit :
"Je m'appelle Mina Torui et si je combattait du côté des loups-garous, c'est tout simplement parce que je suis une personne qui défend la nature. Je pense que les hommes ont tort de détruire ce qui les entourent, Le monde est déjà bien assez dévasté alors pourquoi continuer à le détruire ? "
Pendant quelques secondes, elle se demanda si son histoire était crédible. De toutes manières c'était trop tard pour retourner en arrière, il fallait qu'elle continue dans cette direction et tout faire pour rester le plus naturel possible.
"Et vous, pouvez vous m'expliquer pour quelle raison, hier, vous avez insisté pour que je participe à ce duel auquel je n'ai survécu que par miracle ? "
Cassandra, en relançant une question, espérait écarter les questions du général afin qu'il n'en sache pas plus sur elle et qu'il ne découvre pas son mensonge. Elle essaya de se détendre pour ne pas qu'il trouve son comportement étrange mais sa blessure, qui lui faisait encore mal, l'incommodait pour tenir une conversation garnie de mensonge. Si jamais il découvrait qu'elle mentait, il la tuerai en un seul coup de lame. Qu'allait-elle devenir ?

Cannovar regarda la jeune femme droit dans les yeux. Elle mentait, c'était évident. Cannovar sentit la colère monter en lui, il voulu même la baffer. Elle osait le prendre pour un abruti, lui, le général Cannovar. Le grand métamorphe se calma, elle avait raison de mentir, et c'était naturel de vouloir se protéger d'une manière ou d'une autre.
"Ne commençons pas sur de mauvaises bases, s'il te plait. Tout d'abord ne me prend pas pour un con. Personne ne serait assez bête pour révéler son identité de cette manière à une personne inconnue. Tu dis te battre pour sauver la terre, mais tu ne sais pas te battre. LE combat d'hier soir en était la preuve. Si tu voulais réellement te battre pour la terre tu n'irais pas te sacrifier au milieu d'un champ de bataille sans savoir se battre. SI tu voulais sauver la terre tu aurai utilisé tes talents, si tu était diplomate tu chercherais à créer de liens avec l'ennemi par exemple. Tu étais à cette bataille pour une autre raison. Et c'est pendant cette bataille que je t'ai sauvé la vie. Et voila comment tu me remercies ! Si tu veux savoir j'avais même des remords, qu'après t'avoir sauvée, je t'ai envoyée combattre ce soldat. Je pensait justement que tu savais te battre. Mais me voila déçu de t'avoir aidée. C'est donc comme ça que l'on remercie une personne qui a prit soin de soi ? Moi je ne comporterai pas ainsi en tout cas. Si tu compte changer ce que tu m'as dit c'est le moment ; je ne passerai pas longtemps à écouter des mensonges!
Inconsciemment, Cannovar avait parlé plus fort et s'était rapproché de la jeune femme...

Cassandra céda sous la colère du général qu'elle ne regardait même plus dans les yeux.
"Si tu veux vraiment tout savoir de moi et bien je te le dirait! Puisque tu le souhaite! Après tout, je n'ai rien à perdre mis à part ma minable vie!
"Je m'appelle Cassandra Fursel ou Cassy' si sa te chantes. Je suis née orpheline, j'ai été élevée par mon frère Ménélass pendant six ans. Nous étions nomades et traversions tous les lieux du Wiccans chaque année. Mais il y eut un jour, sur les rives de la rivière Osiris, j'étais en train de me baigner paisiblement. Mon frère était assit, appuyé contre le tronc d'un arbre. Il se reposait me surveillant d'un œil attentif. Soudain, un cri grave et sanglant se fit entendre. Insouciante, je ne m'y intéressai que quelques secondes avant de reprendre mes jeux aquatiques. Cependant, mon frère, beaucoup plus prudent, essaya d'identifier le bruit. Après quelques minutes de réflexion, il reconnut le bruit ; celui-ci venait du fond de l'eau. Il s'approcha de la rivière en courant. On pouvait voir une grand ombre s'étendant sur des mètres. Il suivit cette ombre et arriva jusqu'à moi. Il me cria tout à coup de sortir de l'eau. Evidemment je ne voulais pas.
J'ignorais que je risquais ma vie à tout moment, manquant me faire avaler par cette affreuse bête.
Finalement, je décidai de sortir de l'eau. Mon frère, sans que je sache pourquoi, couru en ma direction. Je pensai tout d'abord que c'était pour me rassurer. Mais lorsque celui-ci sortit son poignard en argent, je m'imaginai tout de suite qu'il s'apprêtait à la tuer. Je me souviens que j'avais tellement peur que je sentait bouillir mon sang dans mes veines. Par automatisme, je refermai les yeux. J'entendais les pas de mon frère résonner dans ma tête. En quelques instants je repensai à tous les instants merveilleux que j'avais pu vivre dans ma vie. J'avais si peur que je n'entendais plus aucun signe de vie autour de moi. Mais quelques secondes plus tard, un liquide chaud gicla sur ma nuque et mes bras nus. Petrifée, je n'osai même pas demander à mon frère ce qu'il se passait. Je restai les yeux fermé. Un cri de douleur me fit frissonner dans mon dos. J'attendais encore quelques minutes avant d'ouvrir complètement les yeux. Je regardai autour de moi mais je ne voyais rien. Ni même mon frère. Je reculai par méfiance, de peur que quelqu'un m'attaque par surprise et je trébuchai sur un corps. Je tombai à terre et me reculai de quelques mètres avant de m'apercevoir que ce corps inerte était en réalité celui de mon frère. Je ne tardai pas à me rapprocher de lui. Je lui demandai ce qu'il s'était passé. Celui-ci me rendit un sourire forcé avant de me dire les paroles suivantes :
-Cassy', ne t'en fait pas pour moi. Je vais bien.
-Relève toi alors et quittons cet endroit! Il me fait peur!
Mon frère tourna légèrement la tête. Son sourire avait disparut :
-Pars devant, je te rejoindrai !
-Mais j'ai peur toute seule dans ces lieux sombres!
-Cassy', il faut que je te dise une chose. Maintenant tu vas continuer ton chemin seule. Cela fait six ans que nous avons vécu ensemble. Il fallait bien qu'un jour nous nous séparions ! Maintenant je part rejoindre papa et maman. Un jour toi aussi tu sera parmi nous ! Mais pour le moment il te faudra continuer seule. Tu comprend ?
Des larmes commençaient à couler sur mes joues :
-NON JE NE COMPREND PAS, EXPLIQUE MOI!!!
Ménélass tendit les bras avec difficulté vers moi et m'enlaça pendant un long moment.
-Pardonne moi Cassy'. Je n'arrive pas à te l'expliquer. Mais il faut que tu comprenne que je ne serait plus là pour te protéger. Prend mon poignard et fait en bon usage. Tu me manquera Cassy'.
Après cette perte énorme pour moi, j'ai dû quitter les lieux, emportant avec moi son poignard et laissant derrière moi six ans de bonheur. Pendant deux jours je marchais sans but. J'étais à bout de force quand je rencontrai un louve, qui venait de perdre son louveteau. Presque automatiquement elle m'accepta en tant que fille et toute sa meute m'accepta même si ce n'étaient pas des loups mais des loups-garous. Il y eu après cela la mort de mon père adoptif mais sa je vous n'en parle pas!
êtes vous satisfait? "

Cannovar sentit ses épaules s'affaisser. Pourquoi lui racontait-elle tout cela ? Il sentait une pitié énorme l'envahir, il en avait mal au ventre... Il se rapprocha de la jeune femme.
"Je suis désolé, je ne suis pas là pour te faire de mal. Je ne t'ai pas sauvée pour ça, s'il te plait, ne me hais pas. Je suis aussi désolé pour la souffrance que j'ai pu causer à cette meute, qui est la tienne. Mais les loup-garous attaquent nos villages. Ils tuent des femmes et des enfants ! Des gens comme toi qui n'ont rien fait de mal. des pauvres paysans qui travaillent jour et nuit, sans jamais faire de profits, juste pour nourrir leur famille. Tu comprend pourquoi je fais ça ? Ceux que tu considère comme les tiens tuent des personne qui ne méritent pas de mourir. "
Cannovar espérait que Cassandra allait le regarder.
"Tu me comprend Cassy' ? "
Le général avait utilisé son surnom dans l'espoir de faire réagir la jeune femme...

Cassandra fut émue par les paroles de l'homme. Il n'avait pas tort, seulement ce qu'il ne savait pas, c'est que c'était elle même qui attirait ces pauvres gens pour nourrir sa meute. Mais ce qui l'avait le plus touché, c'était qu'il était le seul depuis la mort de son frère qui l'avait appelée par son surnom. Cassandra était en train de se rendre compte qu'elle ne savait plus dans quel camp elle devait être. Elle se sentait très proche de sa meute mais en réalité, ils n'étaient que des meurtriers ! et pourtant, ils avaient gardé Cassandra en vie. Mais d'un autre côté, le général n'avait pas tort. Peut-être que la haine qu'elle avait gardé en elle pendant tant d'années se reflétait sur le camp qu'elle avait choisi, celui des loups-garou.
Des larmes coulèrent sur ses joues, et le général s'approcha d'elle. Cassandra se sentait presque aussi proche de son frère que du général. Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle avait eu se comportement. Il s'assit à ses côtés et Cassandra laissa tomber sa tête contre l'épaule du général. Elle se sentait mal à l'aise. Non seulement parce qu'elle se sentait meurtrière mais aussi parce qu'elle aimait être ainsi.

Cannovar se sentit encore plus mal. Il n'avait jamais été bon dans les sentiments, il pouvait les comprendre, mais avait toujours du mal à montrer qu'il compatissait. toute sa vie il s'était montré froid et distant. Aucune personne, femme ou enfant, n'avait montré à son égard autant ... d'affection ? Cannovar avait du mal à définir pourquoi la jeune femme s'était comportée ainsi. Le grand général voulut la repousser, il ne se sentait pas prêt à servir de papa pour Cassandra. Mais il se ravisa, se couvrant lui même de honte de vouloir tant lui manquer de respect. Il se sentait mal, pas à sa place. Il n'était plus fier désormais de l'avoir sauvée pendant la bataille. Mais maintenant il était incapable de la chasser, surtout qu'elle était blessée par sa faute. La matinée n'était pas encore achevée et le général avait ordonné le départ, en milieu d'après midi, ils avaient encore du temps devant eux.
"Dis moi...Cassandra tu... tu as qu'elle âge ? "
Cannovar sortait cette question un peu au hasard, ne sachant pas quoi dire. Mais il était vrai qu'il s'interrogeait sur son âge.

Cassandra sécha ses larmes suite à la réponse du général et releva sa tête. Elle essaya de reprendre ses esprits.
"J'ai 69 ans. "
Cassandra remarqua que le général se sentait gêné. Avec un effort qu'elle ne pouvait décrire, Cassandra se releva et marcha jusqu'au milieu de la tente.
"Bon et bien je crois que nous n'avons plus rien à se dire... "
Elle fit un arrêt, et se courba en avant, les mains sur sa blessures. Elle se releva ensuite et continua sa phrase :
"Tu devrais aller rejoindre tes troupes ! "
Cassandra le regarda attentivement. Le général ne bougeait pas. Elle lui tourna le dos puis ajouta :
"Au fait, merci de m'avoir soigné ! Je pense que je ne serait plus de ce monde si tu ne m'étais pas venue en aide. "
Un long silence se fit. Cassandra ne savait plus quoi dire. Elle attendait maintenant un signe du général.

Cannovar resta un moment déconcerté par l'âge de Cassandra. même si c'était une métamorphe, il trouvait cet âge beaucoup trop vieux. Elle faisait si jeune... Il se redressa doucement. Il n'avait rien à faire pour le moment, ses hommes se reposaient et le campement était presque inactif. Il n'avait aucun ordre à donner.
"Nous n'avons pas finit du tout, répondit le général. Tout d'abord pour ta blessure, maintenant que tu as assez de force, change ton corps en ce qu'il était avant le combat, tu sera de nouveau en pleine forme. "
Cannovar s'arrêta le temps qu'elle comprenne exactement ce qu'il lui demandait.
"Il y a une louve qui attend dehors, je te rappelle. Tu as gagné le combat hier soir, comme je t'ai promit, tu peux aller la voir. Si tu peux réellement communiquer avec elle, fait lui comprendre qu'elle est gravement blessée, plus que toi en tout cas. Ses plaies pourraient s'infecter et l'a gangrène la tuerait en quelques jours. Il me reste un médecin qu'elle ne m'a pas tué, si elle veut vivre elle doit le laisser approcher... "
Cannovar sortit de la tente. Il ne savait même pas pourquoi il avait laissé la louve en vie après qu'elle lui ai tué plus de trois hommes. Peut être parce que c'était un animal magnifique et que le général apprécierait de le voir parmi les animaux du roi. Enfin bon pour le moment il fallait déjà savoir si elle survivrai. Le général mena Cassandra devant la bête.
"Fais de ton mieux. "
Puis il s'éloigna de quelques pas pour laisser la métamorphe plus en intimité avec la louve.

Cassandra observa sa mère adoptive allongée sur le côté. Elle avait l'air de souffrir.
Cassandra s'agenouilla à côté d'elle et l'enlaça pendant un bon moment. Elle redressa et dit alors, dans une langue que les soldats ne comprenaient pas :
"Est-ce que sa va ? "
La louve ne répondit pas mais cela importait peu.
"Ecoute je vais être directe avec toi. Si tu veux survivre, il faut que tu te laisse faire par ces hommes qui t'entourent. Ils ne te veulent aucun mal, seulement te soigner. Je t'en prie, laisse les te venir en aide et je te promet que nous repartirons en vie. "
La louve ne répondit pas. Cassandra l'enlaça encore une fois, se releva et s'éloigna de sa mère. Elle avança vers le général, s'arrêta à ses côtés. Elle ferma les yeux et baissa la tête.
"C'est bon, elle devrait se laisser faire. "
Cassandra releva la tête et lança un regard au général. Puis sans s'arrêter cette fois-ci, elle partit en courant.
Elle arriva à l'extrémité du campement. Elle ne voulait pas s'enfuir. Elle s'écarta de quelques pas du campement et s'allongea dans l'herbe fraiche. Sur un ton triste et monotone elle reprit la chanson qu'elle avait l'habitude de chanter.

Cannovar regarda Cassandra partir en courant. Il ne comprit pas exactement sa réaction, voir même pas du tout. Il regarda le médecin placé à ses cotés. La peur se lisait pleinement dans ses yeux. Il y avait de quoi, la louve avait déjà mangé une jambe d'un de ses confrères, et le second s'était fait mordre le visage. Il était mort lentement.
"Bon allez ! " s'impatienta le général.
Le médecin ne bougea pas. La louve non plus, elle fixait le petit homme avec un regard plein de mépris. La général s'avança et s'accroupit devant l'animal. La louve posa alors son regard sur l'énorme métamorphe. Cette fois ci Cannovar n'hésita pas ; il posa sa main sur le dos de l'animal. Il entoura bientôt ses bras tout autour de la bête qui se laissa faire. Il tourna sa tête vers le médecin.
"Il n'y a rien à craindre. "
Le général se força à sourire malgré la peur qui lui tordait le ventre. La louve ne lui inspirait aucune confiance. Ce n'était pas parce qu'il l'avait caressée qu'elle ne pouvait pas lui planter ses crocs dans le cou. Le médecin ne s'était toujours pas approché.
"C'est bon je la caresse pendant que tu la soignes. "
Le petit homme ne bougea toujours pas.
"Je te fais écarteler pendant plusieurs heures si tu ne viens pas tout de suite " siffla Cannovar.
Le médecin hésita une dernière foi avant de s'élancer vers le général. Il finit par s'occuper de la louve...
Cannovar regarda l'emplacement de son ancien campement. Il ne restait que quelques tentes en train de se faire démonter. Cannovar talonna son cheval vers les plaines. On lui avait indiqué la position de Cassandra à l'est. Il vit bientôt la silhouette de la métamorphe. Il arriva à ses coté et lui tendit la main pour la faire monter sur sa jument.
"On y va... "

Quelques temps après, le général arriva avec sa monture. Il se rapprocha de Cassandra et lui tendit la main afin que celle-ci puisse monter. Une fois à cheval, elle s'agrippa au général puis la jument partit au galop. Elle aimait cette sensation de bien être, face au vent. Elle aimait quand celui-ci lui caressait son visage tout comme l'eau de l'océan. Bientôt, elle relâcha les bras et contempla le paysage autour d'elle. Ce n'était que de la verdure et pourtant elle trouvait ça merveilleux. De temps à autres, ils passaient devant un petit bout de forêt. Cassandra se demandait si des loups-garous y vivaient. Puis à nouveau, des plaines. Le silence était complet et seul le bruit des sabots et du vent était perceptible. Cassandra ferma les yeux. Ces bruits lui rappelait les clapotis de la pluie sur l'eau. Quand elle réouvrit les yeux, la lune blanche était en train de laisser place à la lune rousse. Le ciel malgré sa couleur sombre était en train de devenir légèrement orangé mais cela ne se percevait que très peu dans le noir. En quelques minutes, la lune blanche disparu. Cassandra était encore à contempler le ciel lorsqu'un cri de loup-garou retentit. Cela faisait déjà longtemps qu'elle n'en avait pas entendu et cela lui manquait un peu. Mais d'un côté, si le capitaine entendait le loup-garou, il s'arrêterait surement pour passer à l'attaque, et cela, elle ne le souhaitait pas. Sans s'en rendre compte, elle referma ses poings, plantant ses ongles dans la paume de sa main. Quelques goutes de sang coulèrent mais cela ne lui faisait guère mal. La jument ne perdait pas de vitesse mais le général pouvait l'arrêter à tout moment.